Après le Vercors, c’est sur les routes de l’Ardèche que nous continuons notre périple ! Plus exactement dans la partie ouest, peuplée de forêts denses et sombres de pins d’une hauteur vertigineuse. Cette partie de l’Ardèche est une sorte de no man’s land où l’on peut rouler longtemps sans même croiser une ferme ou une cabane. Une ambiance étrange y règne, et ce n’est pas la partie du voyage que nous avons préféré même si les paysages sont beaux et grandioses. La météo ne nous a pas non plus aidé à trouver cette région chaleureuse et accueillante car il y régnait une grisaille morne et nous étions accompagnées d’un crachin et d’un vent violent durant toute cette partie du road trip.
Jour 1
– Nous avons fait une petite randonnée du côté de St Sylvestre afin de voir un petit pont méconnu appelé Pont Romain et nous nous sommes promenées le long de la rivière. Retrouvez le parcours ici. Le temps était encore au beau fixe et cette ballade nous a fait du bien, nous nous sommes même accordées une petite toilette dans la rivière !
– Nous sommes ensuite parties au Lac Bleu, un très bel endroit accessible après une courte promenade. Mais stupeur en repartant du parking, Marion aperçoit un Border Collie, façon Mister Pickles (si vous ne connaissez pas ce dessin animé trash à souhait voici le lien), sortant de la forêt tenant dans sa gueule une énorme patte de biche ! L’ambiance macabre allait commencer à partir de cette vision d’horreur et allait se poursuivre durant toute la traversée de l’Ouest de l’Ardèche.
Jour 2
Nous avons poursuivi notre voyage en visitant quatre oeuvres du parcours Le Partage des Eaux sous une météo toujours capricieuse.
– La première oeuvre est la Chartreuse de Bonnefoy de Stéphane Thidet : » La façade de l’ancienne Chartreuse de Bonnefoy est posée en plein champ au milieu d’un paysage fort, comme une brèche cachée dans les courbes des Monts d’Ardèche. Elle évoque un joyau au milieu d’un écrin qui voudrait jalousement le garder pour lui seul. Ce fragment de façade semble tenir debout par magie, et laisse deviner l’ampleur que devait avoir le bâtiment avant sa quasi-totale disparition. » Avec des miroirs pour fenêtre, se crée un subtil jeu de lumière et de reflets avec le paysage environnant.
– La deuxième oeuvre, la Tour à Eau de Giles Clément, est située sur le Mont Gerbier-de-Jonc.
– La troisième oeuvre, notre préférée, est Un cercle et mille fragments de Felice Varini à l’Abbaye de Mazan : « D’un point de vue précis à découvrir depuis le belvédère qui surplombe l’abbaye, la feuille d’or dessine une trame partant d’un unique cercle parfait entouré de fragments de cercles aux espacements réguliers. Leur support étant le patrimoine bâti – ce que les hommes ont laissé comme trace au fil des siècles – l’imaginaire poursuit la trame bien au-delà de son site, faisant de l’abbaye le point central d’un rayonnement qui pourrait s’étendre à l’infini. «
– Enfin la quatrième et dernière oeuvre, située à Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d’Aurelle, est la Grotte de Cristal de HeHe. Cette sculpture est accessible après une courte rando et surplombe le village en contrebas. Une impression extraterrestre se dégage de cette formation de cubes, avec un jeu de matériaux et de transparence. Cette dernière oeuvre accentua plus encore notre sentiment d’étrangeté qui ne nous avait pas quitté depuis le Lac Bleu.
– Fatiguées d’une journée passée dans une atmosphère et une météo énigmatique, presque ésotérique voir bizarre, nous avions hâte de trouver un coin dodo et surtout de remplir notre cuve d’eau, à sec depuis le matin. Après quelques recherches sur Park4night nous décidons de nous rendre à l’Abbaye Notre-Dame-des-Neiges à seulement quelques minutes de route. Là-bas un espace est réservé aux camping cars gratuitement et l’eau en accès libre. Arrivées sur le parking, la nuit commençant à tomber, nous avons vécu le comble de cette journée maudite ! Loin d’être une charmante Abbaye, plutôt moderne et froide même, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un parking plein de camping cars mais surtout de gens étranges au plus haut point. Ambiance glauque garantie, digne d’un film d’horreur dans cet endroit entouré d’une forêt noire. Ni une ni deux, nous avons rempli notre cuve et sommes parties sans demander notre reste à quelques kilomètres de là, pour passer la nuit en pleine forêt, ce qui nous a paru plus sur encore que ce parking disgracieux.
Après une journée passée dans cette partie énigmatique de l’Ardèche, nous avons filé le plus vite possible vers les Cévennes, région qui tenait tout particulièrement à coeur à Marion de revoir, en ayant d’heureux souvenirs d’enfance. Pour découvrir la suite du road trip c’est par ici :